Le lundi 3 avril, au lieu-dit Rochelan sur l’estuaire du Douron, notre équipe balisage avait donné rendez-vous à quelques membres de l’association « Valentin Haüy » pour une courte randonnée.
Il est probable que vous ne connaissiez pas cette association dont la mission est d’apporter aide, soutien et formation pour déficients visuels (mal-voyants comme aveugles).
Sabrina, membre de l’association Idéographik qui a réalisé l’an passé les nouvelles fiches de présentation de nos circuits pédestres, a proposé à Mathieu, représentant Lannionais de cette asso (de dos sur la photo ci-dessus), de tester sur le terrain l’une de ces fiches au départ de la boucle de Saint Haran.
En effet, l’association Idéographik a développé une compétence particulière pour adapter ses publications aux publics déficients visuels.
Cela vous a peut-être échappé si vous avez eu l’occasion de parcourir ces fiches mais le choix des couleurs, de la taille et des polices de caractère, des symboles utilisés,
a été particulièrement étudié pour en faciliter la lecture.
De même la description du cheminement a été simplifiée de façon à être plus facilement compréhensible en cas d’utilisation de la synthèse vocale.
En effet, les déficients visuels peuvent utiliser des applications sur leur téléphone portable qui, grâce à une simple photo du document, leur permettent d’écouter la description du chemin qu’ils doivent suivre. Nous avons également adapté la ponctuation de nos textes en fonction de cet impératif.
Avant de partir, on présente également à Mathieu un autre type de plan qui, grâce au contraste des couleurs et à l’épaisseur des traits, lui permet de se repérer sur le terrain.
Et c’est parti !
Mathieu nous étonne par sa sensibilité à des éléments pour nous inhabituels pour se diriger. Il évoque en particulier la nature du sol, la densité de la végétation, certains bruits ou même certaines odeurs.
Au premier carrefour, il détermine lui-même le bon chemin à prendre. Il se permet de nous faire certaines suggestions quant à l’emplacement des poteaux, la lisibilité des plans, l’entretien de la végétation (des branches basses qu’il faudrait couper).
Il s’arrête un moment près d’un arbuste car il a perçu de la couleur et cherche à savoir de quoi il s’agit en touchant la végétation.
De belles fleurs d’aubépine mais gare aux piquants !
Expérience concluante et enrichissante. Mathieu nous a assuré qu’il referait le trajet hors notre présence pour mieux s’en imprégner, pour pouvoir lui-même y emmener un groupe de mal-voyants.
Il s’agit là d’une ouverture bien prometteuse de nos beaux circuits de randonnée en direction d’un nouveau public jusqu’alors ignoré.